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Journal d'une apprentie traileuse
8 septembre 2011

Lha Gyalo!

   "Lha Gyalo!*",telle est l'exclamation que prononcent les tibétains lorsqu'ils arrivent au sommet d'un col. Ce sont ces mêmes mots qu'Alexandra-David Néel aura prononcés à de nombreuses reprises au cours de son voyage à Lhassa au début du XXème siècle. Plus qu'un rituel, pour la voyageuse c'est une façon d'exorciser les dangers rencontrés au cours d'un incroyable périple qui fera d'elle la première femme étrangère à entrer dans la cité interdite tibétaine.

   Avant de lire son Voyage d'une Parisienne à Lhassa, je ne connaissais pas Alexandra David-Néel. C'est pourtant une femme dont la biographie (que je vous recommande de parcourir ici ou ici) célèbre le caractère extraordinaire: tenace, elle n'aura cessé de voyager et d'apprendre. C'est cela qui me touche, cette capacité à aller au bout de ce qu'elle a choisi de vivre, quitte à souffrir de la  faim, du froid comme on peut le voir dans son récit. Elle aura refusé une vie "conventionnelle" pour un Ailleurs où elle se sentait chez elle.

   Si je ne suis pas totalement conquise par son récit, j'ai apprécié ses qualités indéniables de conteuse d'anecdotes, son humour aussi et me suis laissée emportée, totalement cette fois, par quelques passages qui décrivent les montagnes tibétaines, son domaine, lieu d'expériences quasi surnaturelles ou mystiques qui valent d'être lues.

   " Pendant des jours, nous marchions dans la demi-obscurité d'épaisses forêts vierges, puis, soudain, une éclaircie nous dévoilait des paysages tels qu'on n'en voit qu'en rêve. Pics aigus pointant haut dans le ciel, torrents glacés, cascades géantes dont les eaux congelées accrochaient des draperies scintillantes aux arêtes des rochers, tout un monde fantastique, d'une blancheur aveuglante, surgissait au-dessus de la ligne sombre tracée par les sapins.

    Nous regardions cet extraordinaire spectacle, muets, extasiés, prêts à croire que nous avions atteint les limites du monde des humains et nous trouvions au seuil de celui des génies."

         Voyage d'une Parisienne à Lhassa, Pocket, pp. 252-253

Puissions nous aller au bout de nos chemins!

*Les dieux ont triomphé!

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